Le 7 juin, à Paris, Christie’s présentera 47 œuvres d’art d’après-guerre et contemporaines. La vente des 22 premières d’entre elles sera reversée au centre d’art contemporain de Dijon : Le Consortium. Signé par l’architecte japonais Shigeru Ban, ce bâtiment de 4000 m2 comporte plus de 350 œuvres (pour la plupart, des dons d’artistes qui y ont déjà exposé). Dès sa création en 1977, Le Consortium expose des artistes d’avant-garde : Christian Boltanski, Hans Peter Feldmann, Cindy Sherman, Daniel Buren, Carl Andre, Richard Prince, Bertrand Lavier ou encore Hans Haacke… Précurseur, le musée ne cesse de faire découvrir ou redécouvrir des talents d’envergure internationale, comme en témoigne la rétrospective consacrée à Yayoi Kusama dès l’an 2000. Afin de s’agrandir et de continuer à défendre sa programmation exigeante, le centre met aujourd'hui à profit des dons d’artistes et de galeries, vendus aux enchères par Christie's.
Parmi les 22 lots mis en vente, on trouve une œuvre de l’artiste américain Wade Guyton, qui passe ses toiles de lin sous des jets d’encre de grandes imprimantes, créant ainsi des superpositions et des taches abstraites… Avec Sans titre (2018), l'artiste dévoile l’empreinte du plancher en bois de son atelier new-yorkais sur laquelle s'ajoutent des coulées rouge vif. Autre œuvre proposée, la figure inexpressive d’une jeune fille aux cheveux blonds de New Bloom (2017), toile du Californien Brian Calvin qui dépeint non sans ironie la pratique du selfie. Un autre Sans titre (2018) dont les coups de pinceaux jaunes sont signés Christopher Wool sera aussi dévoilé : l’artiste a réalisé cette toile à partir d’une première sérigraphie datée de dix ans plus tôt. Avec Can (2018), Joe Bradley met aussi le médium pictural à l'épreuve du temps, en laissant la poussière de son atelier s'accumuler sur sa toile, marque significative du temps qui passe. Pierre Huygue sera également mis aux enchères avec Timekeeper (Drill Core), cercles de couches de peinture aux teintes pastel sur fond blanc, mettant en relief l’idée de white cube, caractéristique des espaces d’expositions contemporains.
Outre ces 22 œuvres, Christie’s présentera une toile de Jean Dubuffet, Partition (1965) qui, à la manière de l’écriture automatique des surréalistes, laisse libre cours à son inconscient : des hachures bleues et rouges à l'intérieur de contours noirs, mêlées à des aplats uniformes de peinture vinyle blanche, qui nous plongent dans son univers de L'Hourloupe… On trouvera aussi un mobile en fil de fer sur lequel s’accrochent des “oiseaux“ rouges, noirs et blancs, œuvre Sans titre (1963) d’Alexander Calder. Mais aussi, le miroir amélioré sur lequel Martial Raysse a conçu une Béatrice (titre bleu) (1962), pensive et outrageusement coquette, digne des magazines de papier glacé des années 1960. Pour T 1955-9 (1955), Hans Hartung superpose des traits de pinceau marrons, verts, et bien sûr noirs : couleur qu'il décrit comme comme sa préférée. Un peu comme Pierre Soulages avec Peinture 227 x 306 cm, 2 Mars 2009 (2009) où le noir prend possession de toute la toile. Enfin, une des fameuses Nanas de Niki de Saint Phalle sera à l’honneur, donnant à voir une silhouette jaune aux formes voluptueuses et à la palette chatoyante : Dawn (jaune) (1995).
Christie’s célèbre les 40 ans du Consortium le 7 juin à 19h, 9, avenue Matignon, Paris VIII.