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Numéro
27 L'objet fétiche de la galerie Jousse

L'objet fétiche de la galerie Jousse

ART & DESIGN

Chaque galeriste noue des affinités électives avec une pièce exceptionnelle. Le galeriste Matthias Jousse nous parle de sa passion pour les fauteuils Zombie de Roger Tallon.

Fauteuils “Zombie” en plastique et métal (1967) de Roger Tallon, Courtesy of Jousse Entreprise Fauteuils “Zombie” en plastique et métal (1967) de Roger Tallon, Courtesy of Jousse Entreprise
Fauteuils “Zombie” en plastique et métal (1967) de Roger Tallon, Courtesy of Jousse Entreprise

Si Philippe Jousse a redécouvert Prouvé, son fils Matthias, qui l’a rejoint plus tard, mise, lui, sur les pièces des années 70, vedettes de leur vitrine de la rue de Seine. “Ma première rencontre avec Tallon date d’il y a quinze ans. J’avais déjà acheté certaines de ses créations et je suis allé chez lui pour trouver une idée de scénographie pour une exposition que nous organisions dans notre galerie autour de sa chaise Module 400. Il m’a alors dit : ‘Ça va te coûter 20 euros : tu colles des bandes de Scotch de couleur sur le sol et tu n’auras plus qu’à poser les pièces.’ Plutôt pragmatique. Ce fauteuil est assez particulier, entre la chaise d’artiste et la sculpture, bien qu’on puisse parfaitement s’y asseoir – d’ailleurs Tallon a toujours été entouré d’artistes, César, Klein… Il l’avait imaginé pour la terrasse de l’Astroquet, un bar de Saint-Germain-des-Prés, et les gens osaient à peine s’y installer. Trente-sept exemplaires avaient été produits, et une quinzaine ont été retrouvés. C’est le troisième que j’ai à la galerie.

 

 

Considéré comme le père du design industriel français, Roger Tallon (1929-2011) a radicalement transformé la conception que l’on se fait du design dans l’Hexagone. Il intègre en 1953 le bureau d'études Technès, créé par Jacques Viénot, également fondateur de la revue Esthétique industrielle, et Jean Parthenay, avant d’en prendre la direction en 1959.