I hope that even my worst critics remain on Twitter, because that is what free speech means
— Elon Musk (@elonmusk) April 25, 2022
Il n'a pas pu s'en empêcher. Lundi 25 avril dernier, le milliardaire de 50 ans Elon Musk, qui était, en avril, devenu l'actionnaire principal de Twitter, a acquis l'ensemble des actions du réseau social au prix de 54,20 dollars l'unité, ce qui valorise l'entreprise à hauteur de 44 milliards de dollars. Avec plus de 80 millions d'abonnés sur Twitter, le propriétaire de Tesla et Space X, déjà une star sur les réseaux sociaux, il devient aujourd'hui le nouveau propriétaire de la plateforme qu'il considère comme "la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l'humanité sont débattus".
Rapidement, cette nouvelle a pris une tournure politique aux États-Unis et la nouvelle divise même au plus haut niveau de l'État. Bien que la Maison Blanche ait refusé lundi de commenter le rachat, elle a déclaré que le président Joe Biden s'inquiète depuis longtemps du pouvoir des réseaux sociaux. "Le président parle depuis longtemps de ses préoccupations concernant le pouvoir des plateformes de médias sociaux, y compris Twitter et d'autres, de répandre la désinformation", a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche. Que faut-il attendre de ce rachat par ce fervent défenseur de la liberté d'expression, qui a longtemps rêvé de créer son propre réseau social, à la façon du "Truth Social" de l'ancien président Donald Trump ? Le milliardaire d'origine sud-africaine a dores et déjà annoncé des modifications à venir.
Free at last! @elonmusk take off my shadow ban homie...
— Ice Cube (@icecube) April 25, 2022
L'objectif d'Elon Musk ? Faire de Twitter le paradis de la liberté d'expression. Pour cela, il va s'attaquer à la modération présente sur le réseau social qu'il compare bien souvent à de la censure. Dans une lettre adressée au conseil d’administration de l’entreprise et rendue publique le 14 avril, lorsqu'il faisait des propositions d'achat, Elon Musk, déclarait que Twitter "ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale dans sa forme actuelle [...] Twitter a un énorme potentiel. Je vais le réaliser." Force est de constater que le milliardaire a de nombreuses idées, qui ne seront pas sans conséquences.
Les langues se déchaînent sur la plateforme, à l'image du rappeur américain Ice Cube qui se réjouit de la nouvelle acquisition du milliardaire en s'amusant à tweeter : ''Enfin libre !". C'est en effet la plus grande liberté que veut instaurer Elon Musk sur le réseau social. De quoi craindre le retour des bannis de la plateforme, comme Donald Trump dont le compte avait été fermé à cause de ses incitations à la haine qui ont mené à l'invasion du Capitole en janvier 2021. Ou pire encore, un déferlement de tweets racistes, homophobes ou encore sexistes, qui n'avaient pas leur place auparavant, grâce justement au système de modération que le propriétaire de SpaceX veut modifier. Elon Musk juge la politique de modération de Twitter trop interventionniste. Lors d'une interview TED diffusée le 14 avril, il avait indiqué vouloir s'emparer du réseau social pour le transformer en "une arène inclusive pour la liberté d'expression". En parallèle de cette mesure principale qui inquiète, le milliardaire propose de transformer la plateforme avec de nouveaux outils comme la correction des tweets ou un algorithme plus transparent. Il souhaite aussi faire de Twitter en société privée en sortant l'entreprise de la Bourse, ce qui fait redouter aux observateurs qu'Elon Musk ne s'approprie le réseau social et ne le transforme en espace de publicité pour ses marques Tesla et SpaceX. Affaire à suivre...