Le trailer de la série Emily in Paris.
1. Emily in Paris (2020) : couture, croissants et clichés
Darren Star, Lily Collins et une horde de tenues signées Chanel, Louis Vuitton et Saint Laurent… La série Netflix Emily in Paris promettait un menu alléchant, mais s’avère finalement décevante, à l’image d’un soufflé qui retombe. Si Sex and The City – le projet phare de Darren Star – divisait la critique par ses scènes piquantes et subversives, son nouveau projet pour la plateforme Netflix apparait bien fade en comparaison ; sur dix épisodes, les spectateurs suivent les aventures d'Emily, une jeune femme originaire de Chicago qui décroche un travail au sein d’une luxueuse firme parisienne. Son côté ingénu et son charme américain peuvent attendrir l’audience lors des premiers épisodes, mais l’incapacité du personnage à s’adapter à la culture et la langue française finit par projeter une image totalement antipathique de cette dernière. Alors qu’Emily se promène – en stilettos et sac Chanel à la main – dans les rues aseptisées d’un Paris idéalisé, la jeune américaine tente de réformer l’éthique du travail et des relations amoureuses à la française à coups de posts Instagram. Si on reprochait à Darren Star son manque de réalisme pour Sex and The City, il semblerait que le message ne soit pas encore totalement passé…
Le trailer de la série La Révolution
2. La Révolution (2020) : quand la guillotine rencontre la série Z
Si Netflix nous a prouvé qu’il peut faire de très bonnes séries historiques avec The Crown – retraçant la vie d’Elisabeth II –, la plateforme contre-balance pourtant son propos avec La Révolution d’Aurélien Molas et Gaïa Guasti, démontrant que le succès n’est pas toujours au rendez-vous. L’intrigue se déroule en 1787, soit deux ans avant la révolution française. Un étrange virus – nommé “le sang bleu” – se propage au sein des populations aristocrates et nobles, poussant ses derniers à attaquer le peuple. Le projet se transforme alors en sorte de série Z, se reposant sur une réécriture grossière d’un événement déterminant de l’Histoire française, un nombre incalculable de clichés et une vision totalement manichéenne où les classes supérieures se retrouvent alors métamorphosées en zombies assoiffés de sang, à la recherche d’une vie éternelle. Si l’esthétique de La Révolution apparait soignée, son propos à la limite du burlesque et ses abus d’hémoglobine rendent le projet totalement indigeste.
Le trailer de la série Spinning Out
3. Spinning Out (2020) : triple axel raté et sujet casse-gueule
Traiter le sujet de la bipolarité à travers l’univers du patinage artistique, dans un milieu faussement teenage, c’est le pitch de Spinning Out, et il a tout pour plaire. D’autant que cette série dramatique créée par Samantha Stratton respecte un certain cahier des charges : un univers spécifique, une situation initiale engageante, et des mini-intrigues qui entourent un personnage central, ici Kat Baker, incarnée par Kaya Scodelario – la célèbre Effy de la série britannique Skins (2007-2013). Le point de départ ? Kat s’apprête à reprendre le patinage après un grave accident dont le traumatisme la hante encore, ce qui n’aide pas ses troubles bipolaires, ni ceux de sa mère Carol Baker – campée par January Jones, qui tenait le rôle de Betty Draper dans Mad Men jusqu’en 2015. Si le point fort de la série réside certainement dans ses nombreuses scènes sur la glace et leurs rebondissements haletants, le scénario peu travaillé s’essouffle et s’enfonce bien évidemment dans les écueils du genre Netflix : des amourettes inutiles et peu crédibles, des jalousies creuses sans répercussions, un esprit bon enfant, des flashbacks ennuyeux…. Bref, un mélodrame banal qui ne traite pas vraiment de son sujet, avec Kaya Scodelario qui joue le rôle de… Effy dans Skins, et January Jones, de… Betty Draper dans Mad Men.
Le trailer de la série Locke & Key
4. Locke & Key (2020) : le Stranger Things du pauvre
Une fratrie qui emménage dans un manoir familial, une mère dévouée qui vient de perdre son mari dans un assassinat sanglant, un groupe d’amis adolescents adeptes de films d’horreur et une histoire de clefs qui ouvrent des portes réelles et imaginaires… Locke & Key rassemble à peu près tous les éléments d’un show à succès pour toute la famille. Mais si ce projet créé par Joe Hill tire son scénario d’une adaptation des comics du même auteur, il semble pourtant qu’il ait été écrit par une intelligence artificielle peu scrupuleuse. Ici, on reconnaît la structure (en moins bien) de la série Stranger Things , là, c’est la saga Harry Potter qui prête ses gimmicks de sorcellerie, sans oublier les inénarrables trames scénaristiques héritées du teen movie américain se multipliant dans leur version la plus épaisse, lourde et confuse. Ajoutons à cela une bonne dose de dialogues faussement cruciaux et un gamin absolument nauséabond, et l’on obtient Locke & Key, une série qui a quand même le mérite de nous plonger dans un sommeil réparateur après une soirée arrosée.
Le trailer de la série Dash et Lily saison 1
5. Dash et Lily (2020) : le classique nanar de Noël
Avec les fêtes de Noël arrivant à grand pas, la plateforme Netflix se voit envahir comme chaque année d'une myriade de projets traitant de la “magie des fêtes”. Si Love Actually (2003) et La vie est belle (1946) de Franck Capra restent des classiques incontestés de la période, la nouvelle série Netflix Dash et Lily peine à s’élever aux même standards. Adapté du best-seller américain pour jeunes adultes Dash and Lily’s Book of Dares de l’écrivain David Levithan, l’intrigue suit les déboires du jeune Dash, un adolescent new-yorkais cynique et totalement hermétique au charme de Noël. Pour échapper à l’effervescence de la période, l’adolescent trouve refuge dans une librairie où il tombe, à tout hasard, sur un carnet dans lequel figure une énigme. Afin de la résoudre, le jeune homme devra accomplir tout un tas de paris plus farfelus les uns que les autres, dans le seul espoir de passer le réveillon de Noël avec une mystérieuse inconnue. Au final, Dash et Lily présente beaucoup de similarités avec la bûche traditionnelle des fêtes : alléchante, mais qui reste sur l’estomac par excès de miel.