She’s Gotta Have It
Le film (traduit en français par Nola Darling n’en fait qu’à sa tête) avait révélé Spike Lee à la face du monde en 1986. Passé par des étapes plus ou moins enrichissantes depuis une décennie, le réalisateur et plus grand fan des basketteurs des New York Knicks a décidé de se faire plaisir en organisant le remake de son propre film en série, dont il dirige l’ensemble des dix épisodes. Soit une comédie de mœurs légère et néanmoins politique sur une jeune Noire de Brooklyn qui place sa liberté amoureuse et sexuelle avant toute autre considération. La comédienne pour l’instant méconnue DeWanda Wise incarne cette trentenaire à une époque où la télé et le streaming regorgent de personnages féminins libres et puissants, de Broad City à Insecure. Une vraie curiosité.
Sur Netflix le 23 novembre
Stranger Things
La meilleure nouvelle série de 2016 avait fait tourner les têtes des amateurs du cinéma des années 80 – Spielberg en tête, mais aussi Carpenter et Les Goonies ! – et inventé un monde à la fois enfantin et horrifique. Stranger Things dévoile déjà sa deuxième saison, où Winona Ryder reste fidèle au poste en mère dépassée, endeuillée et légèrement too much. Mais les créateurs ont promis une nouvelle salve d’épisodes “très noirs”, concentrés sur les personnages de jeunes garçons et de jeunes filles dont nous suivions déjà les aventures, avec en tête la mystérieuse et androgyne Eleven (Millie Bobby Brown). Parfois accusée de ne faire que recycler l’imaginaire des autres, la série a l’occasion de démontrer que son art du récit et des images marquantes va beaucoup plus loin.
Sur Netflix le 27 octobre.
Mindhunter
Vingt-deux ans après Seven, quatre ans après avoir quitté House of Cards, David Fincher revient à la fois aux serial killers, aux séries et à Netflix, avec l’adaptation d’un best-seller des années 80 sur une unité du FBI dédiée à l’interrogatoire des pires criminels, en vue de comprendre leur psyché pour résoudre des affaires complexes. Située en 1979, Mindhunter suit deux agents dont les nuits sont hantées par les récits horrifiques qu’ils entendent. Le réalisateur au style glacé et glaçant de Zodiac – son plus grand film, consacré à la traque d’un tueur en série, sorti en 2007 –, signe les deux premiers épisodes de ce qui s’impose comme la nouveauté la plus attendue de la fin de l’année.
Sur Netflix dès aujourd'hui.
Curb Your Enthusiasm
“Il est parti. Il n’a rien fait. Il est revenu.” La punchline géniale choisie par HBO pour annoncer le retour du néo-septuagénaire Larry David avec une neuvième saison de Curb Your Enthusiasm [Larry et son nombril] a balayé toutes nos craintes potentielles. Le cocréateur de la sitcom culte Seinfeld avait laissé de côté depuis 2011 cette comédie acerbe (créée en 2000) pour mener une vie anonyme, au point que l’on n’espérait plus rien de lui. Mais son personnage de misanthrope richissime lâché dans le grand marché aux allures de Beverly Hills nous manquait. Aux confins de l’autofiction dans sa version la moins flatteuse, le grand maître de la blague gênante et néanmoins poétique appuie sur les travers de nos vies libérales, avec toute la mauvaise foi et la méchanceté nécessaires.
Déja disponible sur OCS et HBO.