À l’image des “entrance songs”, ces musiques qui accompagnent l'entrée des combattants, les liens entre la culture hip-hop et la boxe sont indélébiles. De Tupac, qui aurait composé le titre Road 2 Glory (1996) spécialement pour Mike Tyson, au boxeur anglais Kell Brook qui a fait du All of the Lights de Kanye West son hymne vers la gloire, il est difficile de séparer la boxe de la musique. Mais les statuts de la boxe – notamment thaï – et du hip-hop, ont surtout évolué au même rythme : cette culture urbaine est devenue progressivement mainstream et Delphine Roche souhaite réévaluer ce statut en fusionnant le ring et le dancefloor.
Un espace cathartique, immersif et collectif. Voilà ce que nous propose l’artiste à l’occasion du deuxième volet de sa performance “No Sweat Last Night”. Danseurs, boxeurs amateurs et professionnels – dont Cyril Benzaquen, champion du monde de boxe thaï et de kickboxing –, s’avanceront progressivement dans l’un des espaces du Palais de Tokyo avant d’être rejoints par les spectateurs eux-mêmes. Entre ring et dancefloor, le lieu hybride se transforme alors en espace rituel, les énergies convergent laissant place à une dynamique collective. Le corps en mouvement est une forme d’art, et plus exactement de sculpture sociale selon le concept élaboré par l'artiste Joseph Beuys.
No Sweat Last Night, festival Do not Disturb, les 12 et 13 avril au Palais de Tokyo.