Il y a deux siècles, Napoléon I était sacré empereur des Français à Notre-Dame de Paris devant une foule en liesse. L’homme le plus puissant d’Europe jouissait alors d’un pouvoir sans égal. Jusqu’à aujourd’hui, la galerie Imperial Art – spécialiste des ventes d’œuvres du Premier Empire – organise une vente exceptionnelle des rares effets personnels de l’empereur. Encore plus surprenant : la vente se décline également en NFT. L’engouement pour les NFT n’est pas près de se tarir. Alors que les ventes d’œuvres dématérialisées fusent de toutes parts depuis quelques années, les NFT “non fungible tokens” (jetons non fongibles), récente technique d’authentification numérique, permettant de sécuriser les ventes : une signature encryptée atteste le caractère unique du fichier numérique vendu.
Mais au cœur de cette vente-ci, pas question d’œuvres numériques ni de provocantes innovations technologiques, comme dans la récente vente aux enchères d'un ovocyte via NFT par l'artiste Narine Arakelian à Art Basel. La galerie Imperial Art s’est simplement alliée avec la société Arteïa – fournisseur de solutions digitales au marché de l’art –, afin de créer une version numérique des objets physiques vendus aux enchères. Estimée à 800 000 euros, la vente concerne cinq objets : la canne de Napoléon I, un buste impérial de l’Empereur, une tabatière en or, un portrait miniature et une lettre manuscrite de l'empereur au général Bertrand. Chacun des objets est doté d’une puce NFT, permettant de relier l’objet et son double digital, enregistré dans une base de données sécurisée. Cette vente est le symbole d’un tournant pour le marché de l’art. La galerie ne fournit plus uniquement un certificat d’authenticité physique mais également digital. Cette seconde certification sous-entend que la copie digitale pourrait potentiellement acquérir davantage de valeur que l’objet physique en tant que tel. Néanmoins, en cas de revente, le propriétaire ne pourra pas dissocier l'objet du NFT qui lui est associé.
Vente d'objets de Napoléon Ier, via NFT, du 2 au 8 décembre 2021, à la galerie Imperial Art, Paris 17e.